Un jour mon (petit) prince viendra…

Publié le par E.M.

Rappel de l’épisode précédent (janvier 2009) : Un prince d’un pays de l’Est s’exile vers un pays des Droits de l’Homme. Il y vit enfin heureux et libéré de toute « persécution ». Un de ses enfants se présente alors à la présidence de ce pays et il est élu largement grâce aux voix d’un  peuple qui attend tout de ce petit noble devenu aristocrate…

 

Depuis qu’il avait tous les pouvoirs, ce petit prince perdait pourtant le sens des réalités. C’est vrai qu’il faisait tout pour qu’il en soit ainsi, passant chaque jour d’un sujet à un autre de telle manière que le peuple finissait par y perdre son latin. Pourtant, toute sa Cour faisait des efforts incommensurables pour nous en vanter ses qualités extraordinaires : sauveur de la France, sauveur des banques, sauveur du capitalisme, sauveur du monde… ! Et à chacune de ses interventions, toute cette Cour s’esbaudissait en esgourdant les propos de ce président si bienfaiteur (de leur carrière..) allant même jusqu’à « singer » les chansons people pour faire « djeuns » ! Et quand tout le monde était à court d’idées, une bonne affaire sortie de derrière les fagots permettait de divertir le peuple et de le détourner des sujets essentiels.

 

Pourtant, quelque chose clochait : si on le voyait bien apparaître tous les jours dans les petites lucarnes, il paraissait sans cesse s’éloigner de ce peuple qui l’avait « si bien » élu. A chacun de ses déplacements, il y avait, pour l’accompagner, de plus en plus de policiers armés jusqu’aux dents et de moins en moins de citoyens enthousiasmés (ou alors triés sur le volet) ! Il est vrai que le peuple commençait à comprendre : depuis son arrivée au pouvoir, les riches devenaient de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Ce peuple n’était plus heureux !

 

Néanmoins, tout cela ne traumatisait pas le petit prince. Plus le peuple s’appauvrissait, plus il s’en prenait aux autres, à « l’étranger », à celui qui était différent, accusés de tous les maux dont le pays souffrait : suppression d’emplois et chômage, réduction du pouvoir d’achat, recul des acquis sociaux et des services publics, aggravation des conditions de travail, diminution de la couverture sociale, montée de l’intolérance, pensions de retraite en berne… Et comme cela ne suffisait pas, il enfonçait le clou dans le domaine de l’éducation : suppression de l’histoire en Terminale S, dérèglements, non respect des engagements, développement forcené de l’apprentissage…Sur ce dernier point, il était encore plus en accord avec lui-même : les enfants des riches iraient poursuivre leurs études dans des grandes écoles ou universités (que l’on privatisait de plus en plus) et les enfants des pauvres iraient tout bonnement « poursuivre leurs études » directement chez un patron car il était hors de question de mélanger les torchons et les serviettes ! Il lui fallait en finir avec l’Ecole de la République !

 

En agissant ainsi, il s’attirait les grâces de tous ceux qui voulaient mettre fin à la démocratie et au pouvoir du peuple, d’autant plus que c’étaient les mêmes qui concentraient tous les pouvoirs (économiques, financiers, médiatiques…). On avait vraiment l’impression qu’eux et le peuple ne vivaient plus sur la même planète et cela nous rappelait quelques moments très inquiétants de notre Histoire…

 

Mais dans l’Histoire de ce pays, le peuple avait toujours fini par reprendre le dessus. Et le petit prince et sa cour commençaient  à se rendre compte que le peuple dégrisait et que les grosses ficelles ne marchaient plus ! Plus ils gesticulaient, moins ils étaient entendus. Alors le doute s’installa et quelques-uns des plus proches commencèrent à renâcler et à prendre peur car l’Histoire donne toujours raison à ceux qui ont raison. Mais le petit prince avait-il toute sa lucidité pour comprendre cette Histoire-là !

 

 

Christian Sauce

 

Publié dans Politique

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J
<br /> <br /> N’en jetez plus…<br /> <br /> <br /> <br />
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